Françoise Tomeno

Françoise Tomeno

16 juillet 2013

Nicolas Angelich, Bach et les oisaux

Lumière douce de la Touraine au soir d'une journée qui fut chaude. Les vitraux des fenêtres du château de Chambord dessinent des petites lucioles bien ordonnées qui nous font signe dans cette belle cour. La musique de Bach s'égrène sous les doigts magiques de Nicolas Angelich. Moment de paix pour l'âme.

Nicolas Angelich est tout seul avec Bach, Bach est seul avec Nicolas Angelich. L'un et l'autre nous tolèrent cependant, et nous n'avons pas à nous en plaindre.

Les oiseaux accompagnent les deux amis qui jouent, c'est bien comme cela que l'on dit en musique, on joue. Les oiseaux dansent au dessus de nos têtes, le ballet se déploie, se replie, souple, tout en courbes, rencontres, éloignements, retrouvailles. Ca chante là-haut dès la première des variations Goldberg. Nul n'y trouverait à redire. Des nez se lèvent de temps en temps vers les amis chanteurs.

L'oeuvre avance, une heure et demie sans interruption. Une paix de l'âme qui dure une heure et demie, vous vous rendez-compte? Et puis vient le moment de la dernière variation, qui reprend la première. Cette si belle variation! Les oiseaux arrivent eux aussi vers la fin de leur sérénade, c'est l'heure où ils vont se replier vers leurs nids. Le hasard fait se rejoindre dans le même mouvement tous ceux-ci qui jouent ici pour notre plus grand plaisir, Nicolas Angelich, Bach, et les oiseaux.