Il est des musiques qui nous tiennent lieu de luciole. Celle-ci sera la mienne, ces jours.
Fermez les yeux, écoutez.
Sonate Arpeggione Schubert Tharaud Queyras
« La Part des Anges » est la partie du volume d'un alcool qui s'évapore pendant son vieillissement en fût. Tout comme l’alcool, nos souvenirs comportent cette part volatile, une part incontournable. Mais une autre part peut aussi s’envoler faute d’avoir été remarquée, et racontée. C’est de cette Part des Anges là qu’il s’agira ici, ce que j’ai appelé ailleurs, à la suite de Georges Didi-Huberman, des Lucioles.
Françoise Tomeno
22 novembre 2012
19 novembre 2012
Météo locale, 9h, puis 10h.
9 heures: pas croisé le brouillard. S'était sans doute levé peu avant mon arrivée. Parti sans laisser de message.
Zone des reflets: temps dégagé, luminosité sans plus, juste ce qu'il faut pour que ce soit agréable.
10 heures: croisé Léon, qui se dirigeait vers le bistrot, pour boire son rosé. Pas de brouillard de ce côté-là non plus. Temps dégagé et clair.
Prévision de petits bLancs de brouillard dans l'après-midi.
Risque de nappes épaisses dans la soirée et la nuit.
Prochain bulletin à l'occasion. En attendant, je vous souhaite un bon après-midi.
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Françoise Tomeno
16 novembre 2012
Au matin
Françoise Tomeno
16 novembre 2012
Elle avait jeté autour de son cou
sa grosse écharpe de brouillard. On apercevait juste un petit bout de sa peau, près de la rive, ridules où les beaux saules de Loire pouvaient venir pleurer
leur reflet. Elle cachait sous la mousse laineuse de l’écharpe quelques traces
couleur du temps qui passe, du temps passé.
Elle passait.
On aurait pu la croire lointaine,
indifférente. Elle était simplement sur son « quant à soi » de
l’hiver, un peu fière peut-être.
J’aime cette expression
« quant à soi ». Elle sonne comme une phrase inachevée. « Quant
à moi, je….». « Quant à soi… », mais quel serait le sujet de la phrase ?
Je ne me suis pas aperçue tout de
suite que j’avais ralenti le pas. Tout est venu en même temps, avec une grande
acuité. L’atmosphère feutrée, la vision moins sollicitée, le regard libre de
flâner, sans effort à faire pour distinguer. Elle offrait tout, le tout était
parcimonieux.
Une ligne au lointain. Ligne
d’oiseaux. On ne distinguait pas ce sur quoi ils s'étaient
posés. Banc de sable? Rive opposée? Une des îles portées par
le fleuve? Ombres au plus lointain, sans doute celle des arbres, et derrière eux la ville. Ombres des ponts qui enjambent la belle dame.
Reflet estompé du soleil.
Soudain un banc entier d'oiseaux se lance dans un ballet, le spectacle dure longtemps.
Et puis les hérons. J’avais
appris les jours précédents leur silhouette. Je n’avais eu la chance de voir
que les hérons cendrés. Aujourd’hui, cadeau. Le héron blanc était posé non loin
d’eux. Je me suis arrêtée plusieurs fois, plusieurs fois longuement. Soudain,
il a déployé avec une incroyable élégance ses très grandes ailes. On attendait
un vol long, majestueux, qui irait se perdre au lointain. J’ai ri. Il a juste
été se poser sur le gros caillou d’à côté, et retour au caillou du départ dans
la minute qui a suivi. Au retour, ils étaient tous là, dans une grande tranquillité.
Le brouillard s'est levé au moment où je rejoignais la route. Brusquerie des bruits, du retour à la réalité, presque trop de soleil. L'impression de sortir d'un rêve. L'envie d'y retourner, à la première occasion.
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Françoise Tomeno
13 novembre 2012
12 novembre 2012
11 novembre 2012
Lu hier
Lu hier le livre de Brigitte Fontaine, "portrait de l'artiste en déshabillé de soie". J'ai aimé, j'ai beaucoup aimé.
Quand vous aurez une heure devant vous.....
Quand vous aurez une heure devant vous.....
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Françoise Tomeno
10 novembre 2012
Il faut essorer la lumière
Il est de bon ton, parfois, d'essorer la lumière, comme on essore son linge.
Quand vous essorez votre linge, lorsque l'opération est terminée, il y a toujours du linge, il n'a pas disparu. Lorsque vous essorez la lumière, il reste des lueurs, douces, qui n'éblouissent pas, lucioles.
Pendant l'essorage
Après essorage
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Françoise Tomeno
Le flou et le tailleur
En couture, on apprend "le flou et le tailleur". Deux techniques différentes. La technique du tailleur permet de réaliser des modèles à la coupe droite, près du corps, un peu stricts. Celle du flou permet de réaliser des vêtements souples, vaporeux, qui "tombent", comme on dit dans le métier, ou "qui ont un beau tombé".
Les tissus du flou sont légers, souples: soie, mousseline, mousseline de soie, mousseline de coton ou organdi, crêpe, crêpe de soie, crêpe de Chine, taffetas, taffetas de soie, voile...
La vie nous habille plutôt en flou, même si, parfois, on peut avoir l'illusion qu'elle nous a fait une belle coupe tailleur, aux points de repères bien clairs.
Le tissu de la vie est le voile, qui bouge tout le temps, qui montre et qui cache, comme nos vies sont faites de ce qui apparaît de nous et de ce qui demeure caché, nos parties secrètes, mais aussi l'inatteignable de chacun de nous.
Françoise Tomeno
10 novembre 2012
Françoise Tomeno
10 novembre 2012
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Françoise Tomeno
04 novembre 2012
Le héron cendré
Il est un endroit du bord du fleuve où j'aime m'attarder. La vue y est dégagée, l'horizon y fait se rejoindre les deux lèvres du cours d'eau. Le regard s'aventure au delà, vers la source, dans l'ouverture supposée, à l'aveugle en quelque sorte. J'ai chaque fois que je passe par là le sentiment d'être invitée, ne serait-ce que pour un bref instant, à la contemplation.
C'était un de ces matins-là. Je goûtais le silence de ce que je voyais.
J'ai été sortie de ma rêverie par un grand bruit d'ailes: c'était le héron cendré, qui venait de chiper, sous mes yeux, un de ses poissons à la rivière, et qui partait le déguster plus loin.
Françoise Tomeno
4 novembre 2012
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Françoise Tomeno
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