Françoise Tomeno

Françoise Tomeno

11 septembre 2012

05 septembre 2012




















Quand la lumière joue avec les ombres

04 septembre 2012

"Poésie totale"

C'est Serge Joncour que Rebecca Manzoni rencontre ce dimanche matin, pour l'émission Eclectik [1], sur France Inter. Je connais Serge Joncour par l'émission "Des Papous dans la tête", émission que j'aime beaucoup.

Rebecca Manzoni, à un moment, passe un extrait d'une interview, par Marguerite Duras, d'un petit garçon de sept ans. Quand Marguerite Duras lui demande "à quoi ça sert, compter", François, c'est son prénom, hésite un peu, réfléchit, et a cette réponse:

"Compter.... ça sert à faire des compteurs... ça veut dire qu'on peut faire le contact..."

Serge Joncour rit, et rit encore, "Il est con.... il est trop...", dit-il, comme on le dit d'un vieil ami qui nous fait rire, et il ajoute "c'est magnifique".

Un peu après, évoquant le petit François, il a ces paroles superbes: "cette fragilité du langage, ça crée de la poésie totale".

Oui, c'est ainsi, c'est bien lorsque la langue nous fait défaut, lorsque " la langue fourche" (dieu que c'est beau comme expression, on imagine la langue se coupant en deux, comme nous sommes nous mêmes parfois, dans les grands moments, coupés en deux, voire en plus que deux...), c'est bien là que nous sommes au plus près de notre vérité; celle qui ne peut se dire qu'à demi-mot; qui ne peut dire vraiment ce qui se pense tout juste. C'est là aussi que nous sommes au plus près de notre poésie.

Cela vaut la peine, de mi-dire.....


Là est une différence avec l'écriture, qui peut faire ses choix, supprimer un lapsus, taire ses hésitations, ses silences.



[1 France Inter: « Eclectik » le dimanche, c’est le choix d’une interview en extérieur et sur la longueur, une conversation avec ses silences, ses plantages et ses fulgurances.