Françoise Tomeno

Françoise Tomeno

22 mai 2013

En voiture Simone!

"Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, bonjour. La SNCF et l'agence Railteam sont heureuses de vous accueillir à bord du TGV n° 8472. La voiture bar se trouve en voiture 14. Vous y trouverez des sandwichs, des plats chauds, des boissons chaudes et des boissons fraîches, des journaux et des timbres.
Vous tomberez (sic) sur un barman qui aime prendre son temps (sic aussi), mais qui aime la conversation (sic toujours)".



Un autre jour
"Mesdames Mesdemoiselles, Messieurs, notre train arrive en gare de Paris Montparnasse, et, remarquez-le, il est à l'heure". 

Sic toujours!!!!


21 mai 2013

Bonne nuit les petits

Françoise Tomeno
21 mai 2013

Marne la Vallée Chessy.

Ils sont deux, sur le quai de la gare TGV, mitraillette à la main.

Depuis un moment, dans le wagon, on entend des petits airs de flûte à bec qui tournent en boucle: un petit joue avec sa console. Parmi les airs de flûte, on reconnaît l'air de "Bonne nuit les petits", de Nounours, de Nicolas et Pimprenelle.

L'armée veille sur vous, petits, dormez, jouez, allez voir Mickey, ne vous souciez de rien.

Dormez aussi, les grands, l'armée veille, la sécurité règne. Ne vous souciez de rien, on veille sur vous, on vous surveille, on pense à vous, on pense pour vous. 

La flûte à bec continue sa boucle, le monde dort, le monde est endormi.

Sur le quai de la gare de Marne la Vallée Chessy, ils sont deux, l'arme prête à tirer.

Bonne nuit les petits.

Bonne nuit aussi, les grands.

Le poinçonneur, toujours

"Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs....
les enfants.......
BONJOUR!"

Non, nous ne sommes pas à Guignol.

Le poinçonneur vient de faire son entrée sur scène
sur la scène de notre wagon
qui franchit allègrement le viaduc qui relie la victoire de 1945, la victoire du Christ ressuscité qui monte, le lendemain, au ciel, et la journée du surlendemain, qui célèbre la mémoire de l'esclavage. Sur son élan, le viaduc poursuit et franchit les deux jours qui suivent sans rien demander à personne. 

Nous, nous franchissons tout ça avec lui, dans notre wagon du Bordeaux Strasbourg. Avec le viaduc, et avec le poinçonneur qui vient de réussir son entrée. Mais il ne s'arrête pas là, le poinçonneur, la SNCF se lâche, pour notre plus grand bonheur...

"Bonjour Madame". Il regarde le billet de la dame, et, tout en poinçonnant "Je vous signale qu'il y a une voiture bar, et que vous y trouverez de très bonnes choses. Ce que vous mangez-là n'a pas l'air bien fameux".

À côté de la dame, il y a une toute jeune fille. Le poinçonneur prend son billet, regarde, et, avant de poinçonner: "Votre date de naissance?" (elle doit avoir une réduction). La jeune fille répond quelque chose que je n'entends pas. "Alors bon anniversaire.... en retard!" lui dit le poinçonneur.

À chacun de suivants, il souhaitera une bonne journée.

Après qu'il ait franchi la porte de notre wagon, je me demanderai s'il répète cette entrée sur la scène de chacun des wagons, et je regretterai de ne pas l'avoir pisté discrètement.

Mais, dites-moi, ce sont tout de même pas les nouvelles techniques de marketing de la SNCF? Oh non, je ne le crois pas!

Si?

Françoise Tomeno
21 mai 2013

01 mai 2013

La couleur de la chemisette au poinçonneur du Printemps






















Voir un peu plus bas

Quelque chose d'indéfinissable

Françoise Tomeno
1er mai 2013

Quelque chose d'indéfinissable
Quelque chose qui tient à la fois à la lumière et au son dans le paysage
Quelque chose qui qualifierait le silence.

On le connaît le mieux les matins de neige lorsque, au sortir du sommeil, on entend à une certaine qualité du silence que la neige est là, qu'elle est tombée pendant la nuit. Les sons sont "étouffés", dit-on.

Mais on connaît aussi la qualité du silence du brouillard, quand le peu qui se voit se détache avec parcimonie, pour ainsi dire délicatesse. Les sons font de même. Ils ne sont pas étouffés, ils sont rares, et doux.

Et puis il y a ces matins de printemps où la lumière, où l'arc en ciel des chants d'oiseaux venant de partout à la fois, pourtant distincts dans leur mélodie, proches ou lointains, où le bruissement des feuilles toutes nouvelles, dessinent un certain silence. Un silence  qui ne tient sa qualité de silence que de cette lumière et de ces sons.
Un silence chuchotant qui, tenant dans ses mains de printemps la promesse du soleil, offre à l'âme une sorte de repos après la retenue et la tension de l'hiver.

Quelque chose qui qualifierait le silence.