Françoise Tomeno

Françoise Tomeno

21 mai 2013

Le poinçonneur, toujours

"Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs....
les enfants.......
BONJOUR!"

Non, nous ne sommes pas à Guignol.

Le poinçonneur vient de faire son entrée sur scène
sur la scène de notre wagon
qui franchit allègrement le viaduc qui relie la victoire de 1945, la victoire du Christ ressuscité qui monte, le lendemain, au ciel, et la journée du surlendemain, qui célèbre la mémoire de l'esclavage. Sur son élan, le viaduc poursuit et franchit les deux jours qui suivent sans rien demander à personne. 

Nous, nous franchissons tout ça avec lui, dans notre wagon du Bordeaux Strasbourg. Avec le viaduc, et avec le poinçonneur qui vient de réussir son entrée. Mais il ne s'arrête pas là, le poinçonneur, la SNCF se lâche, pour notre plus grand bonheur...

"Bonjour Madame". Il regarde le billet de la dame, et, tout en poinçonnant "Je vous signale qu'il y a une voiture bar, et que vous y trouverez de très bonnes choses. Ce que vous mangez-là n'a pas l'air bien fameux".

À côté de la dame, il y a une toute jeune fille. Le poinçonneur prend son billet, regarde, et, avant de poinçonner: "Votre date de naissance?" (elle doit avoir une réduction). La jeune fille répond quelque chose que je n'entends pas. "Alors bon anniversaire.... en retard!" lui dit le poinçonneur.

À chacun de suivants, il souhaitera une bonne journée.

Après qu'il ait franchi la porte de notre wagon, je me demanderai s'il répète cette entrée sur la scène de chacun des wagons, et je regretterai de ne pas l'avoir pisté discrètement.

Mais, dites-moi, ce sont tout de même pas les nouvelles techniques de marketing de la SNCF? Oh non, je ne le crois pas!

Si?

Françoise Tomeno
21 mai 2013